
Le saviez-vous ? Le réseau de transport d’électricité fonctionne en courant alternatif. Raccorder une liaison en courant continu au réseau impose ainsi la construction de deux stations de conversion. A chaque extrémité de la liaison en courant continu, elles convertissent le courant alternatif en courant continu, et inversement.
Station de conversion à Fulong (liaison en courant continu Xiangjiaba-Shanghai) en Chine ©ABB

1er cas : lignes aériennes sur de très longues distances
- D’un point de vue technique
Des liaisons aériennes en courant continu ont ainsi été construites dans les pays, où les sites de production sont très éloignés des zones de consommation : au Canada, en Chine, Inde, Brésil…
Exemple avec la liaison Xiangjiaba-Shanghaï en Chine, qui relie sur 1 900 km, les centrales hydrauliques des régions montagneuses à la ville de Shanghaï.Citons aussi la ligne de transport d’électricité à courant continu, qui relie sur 1480 km, la Baie-James (au Nord du Québec), à Sandy Pond près de Boston (Etats-Unis).

Liaison
Xiangjiaba-Shanghaï en Chine, liaison entre la Baie-James (Nord du
Québec) et Sandy Pond près de Boston (Etats-Unis). ©ABB
- D’un point de vue économique
2ème cas : lignes d’interconnexion entre 2 réseaux asynchrones
Aujourd’hui, deux réseaux asynchrones ne peuvent pas être interconnectés en courant alternatif. La technologie en courant continu est alors techniquement nécessaire pour gérer le décalage de fréquence entre les deux réseaux concernés, et pour assurer la liaison d’interconnexion en toute sécurité.
Memo technique : deux réseaux sont asynchrones quand ils ne sont pas exploités à la même fréquence à tout instant. Ce peut être le cas entre deux réseaux de transport d’électricité de deux régions ou pays différents.
Exemple avec l’interconnexion Sakuma-ShinShinano, entre le Nord et le Sud du Japon, respectivement à la fréquence 50 et 60 Hertz.
3ème cas : liaisons souterraines ou sous-marines au-delà de 50 km

Bon à savoir : à l’inverse, au-dessous de 50 km, la technologie aérienne en courant alternatif est souvent préférée à la technologie souterraine en courant continu. C’est son coût plus avantageux, qui amène, en général, les collectivités à ce choix.
Les liaisons souterraines ou sous-marines en courant continu, supérieures à 50 km : souvent, elles alimentent une île, raccordent une ferme éolienne off-shore au réseau terrestre, ou interconnectent deux réseaux séparés par la mer.
Exemple avec NorNed qui relie la Norvège et les Pays-Bas sous la mer du Nord. Avec 580 km, c’est le câble électrique sous-marin le plus long au monde ! (voir carte ci-contre)
Exemple aussi avec l’interconnexion entre la France et la Grande-Bretagne. Une liaison à courant continu, sous la Manche, s’est imposée en 1986 comme le meilleur compromis technique et économique, compte tenu de la distance totale de la liaison entre les deux stations de conversion des deux pays (environ 70 km).

Interconnexion IFA 2000 entre la France et la Grande-Bretagne, station de conversion à Bonningues-lès-Calais (France) ©RTE
En savoir plus :
- le courant continu
- « Super Grids » en 2050 ? Des défis technologiques à l’échelle de l’Europe
- Off-shore en essor… mais comment relier les éoliennes en mer au réseau terrestre ?
- l’interconnexion France-Grande-Bretagne
- le projet d’interconnexion France-Espagne
Photos à droite dans le texte : Interconnexion en courant continu NorNed, qui relie la Norvège et les Pays-Bas sous la mer du Nord ©ABB
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire