samedi 15 juin 2013

Effet couronne sur les réseaux électriques aériens


effet couronne, phénomène aujourd’hui bien connu, se manifeste sous
forme d’une gaine lumineuse bleuâtre qui apparaît autour d’un fil mince,
lorsque celui-ci est porté à un potentiel suffisant. Il rappelle le halo lumineux visible
à la périphérie du soleil, au moment des éclipses, et qui lui a donné son nom.
Du point de vue physique et électrique, ce phénomène est dû à l’ionisation de
l’air, dès que le champ électrique régnant au voisinage immédiat du conducteur
devient suffisant.
Lorsque l’on utilise des conducteurs de plus gros diamètre, comme ceux qui
équipent les lignes aériennes, on constate que la gaine lumineuse évolue en
décharges discrètes que les spécialistes ont coutume d’appeler « aigrettes » ou
« effluves ».
On peut remarquer ici que ce phénomène se manifeste aussi dans des conditions
naturelles, en particulier à l’approche d’un orage : sous l’effet de l’intense
champ électrique généré par les charges électriques du nuage orageux, il se
forme au sommet de toutes les pointes ou aspérités (mâts, paratonnerres, pics
montagneux...) des effluves ou aigrettes, accompagnées d’un crépitement
caractéristique. Les alpinistes connaissent bien ce bruit, qu’ils appellent « bruit
d’abeilles ». Les feux de Saint-Elme, décrits par les anciens navigateurs, n’ont
pas d’autre origine.
Lors de l’effet couronne, l’énergie dissipée est à l’origine de pertes électriques
et les impulsions électriques associées aux aigrettes entraînent des perturbations
radioélectriques.
Par l’analyse des résultats de mesures antérieures sur de nombreux types de
conducteurs, on a mis en évidence l’influence des principaux paramètres régissant
l’amplitude des phénomènes couronne. Dans leur ordre de mise en évi-
1. Aspect physique du phénomène en tension alternative ............... D 4 440 - 4
2. Calcul du champ électrique superficiel des conducteurs............. — 7
3. Méthodes de prédétermination des pertes par effet couronne .. — 9
4. Perturbations radioélectriques dues à l’effet couronne ............... — 13
5. Perturbations radioélectriques dues à l’appareillage de poste
et aux chaînes d’isolateurs .................................................................... — 20
6. Perturbations radioélectriques aux fréquences télévision........... — 22
7. Effet couronne sur les lignes à courant continu ............................. — 22
8. Règles d’établissement de valeurs limites des perturbations ..... — 24
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 4 440
L’
EFFET COURONNE SUR LES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES AÉRIENS ___________________________________________________________________________________
, ce sont : le champ électrique superficiel du conducteur, son diamètre, son
état de surface, la densité de l’air environnant.
Pour l’exploitation du réseau à 380 kV, l’effet couronne devient gênant et le
choix de conducteurs en faisceaux permet d’en limiter les pertes et le champ
perturbateur à des valeurs raisonnablement acceptables.
L’état de surface des conducteurs est un paramètre important par le fait que,
plus il se dégrade, plus les pertes augmentent, et plus le champ perturbateur est
élevé. Parmi les facteurs de dégradation, la pollution végétale ou industrielle,
voire le suintement en surface de la graisse de toronage, jouent un rôle important,
mais malheureusement difficilement maîtrisable. Plus encore, la pluie, en
raison des aspérités que constituent les gouttes d’eau suspendues aux conducteurs,
multiplie le nombre d’aigrettes génératrices de l’effet couronne.
Le code de calcul EFCOR (EFfet CORona), mis au point par EDF pour analyser
la formation des pertes peut être considéré comme un outil remarquable, car il
permet de suivre physiquement le mécanisme des pertes : entre autres performances,
ce code permet de visualiser le mouvement des charges d’espace, et il
est fascinant pour l’esprit d’assister quasi concrètement au ballet des ions qui se
déplacent, s’entrecroisent et se recombinent au rythme du potentiel alternatif du
conducteur. Mais, au-delà de cette satisfaction toute intellectuelle, les méthodes
pratiques dérivées d’EFCOR permettent une prévision plus que satisfaisante au
niveau des pertes sous pluie, précisément dans les conditions où elles sont économiquement
les plus gênantes.
En ce qui concerne les perturbations radioélectriques, les diverses étapes de
la connaissance des mécanismes de leur génération permettent maintenant la
prédétermination du niveau perturbateur d’une ligne en projet. Actuellement,
deux groupes de méthodes se partagent la faveur des spécialistes :
— la méthode comparative, qui se base sur une comparaison directe avec des
lignes témoins de caractéristiques plus ou moins semblables, et cherche à établir
des relations empiriques de passage d’une structure de ligne à l’autre et d’un
champ superficiel à l’autre ;
— la méthode analytique, qui exploite les notions présentées ci-avant, prenant
en compte l’influence de tous les paramètres constructifs d’une ligne, en remontant
jusqu’au phénomène initial de l’aigrette ; cette méthode a donné lieu, également
à EDF, à la mise au point du code de calcul ANALIG (ANAlyse des
LIGnes).
Actuellement, la structure socio-géographique de la plupart des pays d’Europe
de l’Ouest fait que les très hautes tensions (comprises entre 750 et 1 000 kV) ne
seront probablement pas introduites dans un proche avenir (France, République
fédérale d’Allemagne, Grande-Bretagne, Benelux, etc.), sauf dans les pays où
des puissances massives doivent être transportées sur des distances de l’ordre
du millier de kilomètres ; cela est le cas en Suède et le sera peut-être en Italie.
Dans ce dernier pays, notamment, on envisage des transports à des tensions de
1 200 kV, voire de 1 500 kV. Il en est de même dans d’autres pays de vastes
dimensions ou à très forte densité de population (États-Unis, Canada, Russie,
Japon, etc.), où de telles tensions sont prévues et où des réseaux à 750 ou 800 kV
sont déjà exploités. Ce sont donc dans ces pays que se déploient les plus importants
efforts actuels de recherche, centrés sur l’emploi des ultra-hautes tensions.
Enfin, la multiplication des lignes aériennes, nécessitée par le développement
économique, fait apparaître des contraintes de passage et met en évidence des
phénomènes perturbateurs autres que ceux dus à l’effet couronne auxquels on
n’avait jusqu’à présent prêté que peu d’attention. Les contraintes de passage ont
conduit le CISPR (Comité International Spécial pour les Perturbations Radioélectriques)
à élaborer, à la demande de certains pays, des règles de bon voisinage
entre lignes perturbatrices et installations de réception riveraines, sans que toutefois
l’application de ces règles devienne obligatoire. Parmi les phénomènes
perturbateurs à considérer, on mentionnera notamment, outre l’effet couronne

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